Fils-des-Brumes, T. 1 : L’empire ultime, Brandon Sanderson

Présentation : Les brumes règnent sur la nuit, le Seigneur Maître sur le monde.

Vin ne connaît de l’Empire Ultime que les brumes de Luthadel, les pluies de cendre et le regard d’acier des Grands Inquisiteurs. Depuis plus de mille ans, le Seigneur Maître gouverne les hommes par la terreur. Seuls les nobles pratiquent l’allomancie, la précieuse magie des métaux. Mais Vin n’est pas une adolescente comme les autres. Et le jour où sa route croise celle de Kelsier, le plus célèbre voleur de l’Empire, elle est entraînée dans un projet fou : renverser l’Empire.

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Mon avis : au préalable, un tout tout grand merci à Livr@ddict et au Livre de Poche pour ce partenariat qui m’a procuré des heures de lecture intense. C’est dans de pareilles occasions que l’on aimerait être en congé permanent afin de ne pas devoir s’interrompre ou en tout cas, le moins possible (dormir est aussi importantClin d'œil).

Je n’ai découvert Brandon Sanderson qu’il y a peu avec le tome 1 d’Elantris, que j’avais d’ailleurs bien apprécié ; cependant, je dois dire que j’ai trouvé ce premier opus de Fils-des-Brumes, L’empire ultime de qualité supérieure ; il me paraît plus abouti, plus réfléchi, plus nuancé.

Que dire du propos ? Bien sûr, il s’agit de la rencontre magique (!) entre Kelsier, célèbre voleur de l’Empire et surtout, rescapé de l’Enfer, et Vin, gamine des rues qui a grandi au sein de bandes de voyous, en compagnie de son frère Keer. Elle a réussi jusque-là à survivre malgré l’abandon de ce dernier qui lui a laissé pour seul héritage un leitmotiv lancinant : « tout le monde te trahira, Vin.  Tout le monde ». Alors quand Vin rencontre Kelsier et sa bande, finalement pas si antipathiques, elle se laisse à peine approcher ; quant à l’apprivoiser, inutile même d’y songer.  Encore que…

Tandis qu’à Elantris, la saleté est omniprésente, ici, c’est la cendre qui recouvre tout, à l’instar de flocons noirs qui ne cessent de tomber. Le soir arrivé, les brumes prennent possession des rues et les skaa, peuple misérable exploité jusqu’à la mort, préfèrent alors se calfeutrer en leur masure pour éviter d’affronter les sinueuses langues brumeuses…

La magie a droit de cité dans Luthadel et brille par son aspect peu conventionnel : les métaux apportent à ceux qui pratiquent l’allomancie tantôt la force (le potain), tantôt une perception particulièrement affinée (l’étain), tantôt la faculté de percevoir qui pratique cet art des métaux (le bronze), tantôt encore le don de ne pas être perçu par d’autres alors que l’on est en train d’user de la puissance des métaux (le cuivre)…  Kelsier va initier Vin à cette force présente en elle dont elle n’avait pas encore réellement perçu les effets.

Outre l’écriture qui « donne à voir » les événements, j’ai apprécié découvrir cette magie pour le moins originale, ainsi que les personnages qui me paraissent nuancés dans le sens où certains se posent bon nombre de questions, acceptant parfois de n’en pas trouver les réponses, alors que d’autres évoluent, imperceptiblement, y compris ceux qui semblaient quelque peu enferrés dans leurs préjugés.

Impossible de passer en revue tous les protagonistes majeurs mais chacun, selon moi, est rendu attachant d’une manière ou d’une autre : bien sûr Vin et Kelsier occupent le devant de la scène mais aux côtés de ces personnages hauts en couleurs gravitent des « seconds couteaux » extrêmement dignes d’intérêt. C’est le cas de Sazed, le mystérieux Terrisien dévoué à Vin, Gardien d’un savoir qu’il s’efforce de nourrir chaque jour ; Hammond, le Cogneur philosophe à ses heures ; Brise, l’Apaiseur au regard réaliste ; Dockson, compagnon émérite de Kelsier ; Clampin, le bougon, officiellement maître charpentier, officieusement Enfumeur ou encore Marsh, frère de Kelsier et Traqueur émérite. Dans le clan ennemi, Le Seigneur Maître est particulièrement percutant, assisté de ses obligateurs et autres Inquisiteurs d’Acier aux yeux percés de clous. Sans oublier Elend Venture. Ah, Elend, tout un programme, ce jeune noble séduisant, par définition du « mauvais côté », et particulièrement sensible au(x) charme(s) de Vin. La réciproque est vraie. Mais rien de bon ne peut advenir d’une relation entre une skaa et un noble…

Je pense avoir été suffisamment (trop) longue mais ce récit est tellement dense que j’estimais pouvoir prendre cette liberté. J’espère vous avoir donné l’envie d’entrer dans cet univers…

8 réflexions au sujet de « Fils-des-Brumes, T. 1 : L’empire ultime, Brandon Sanderson »

  1. J’ai lu ton billet avec plaisir, comme toujours !
    Cependant je ne tenterai pas la lecture car ce genre de roman ne m’attire pas …..:-)

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  2. Je n’avais pas fait le rapprochement entre la saleté et les cendres, dont je n’ai pas encore compris la présence, bien qu’elle soit sûrement liée à ce qui c’est déroulé lors de l’ascension (?) J’espère que ce point sera explicité dans le second tome…
    En tout cas bel article, pour un livre splendide (et oui, difficile de faire court et de dire uniquement : j’ai adoré)
    Biz

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