La prière des oiseaux, Chigozie Obioma

Présentation. Chinonso, éleveur de volailles au Nigeria, croise une jeune femme sur le point de se précipiter du haut d’un pont. Terrifié, il tente d’empêcher le drame et parvient à sauver la malheureuse Ndali. Cet épisode va les lier indéfectiblement. Mais leur union est impossible : Ndali vient d’une riche famille et fréquente l’université, alors que Chinonso n’est qu’un modeste fermier… Pour devenir digne de celle qu’il aime, le jeune homme décide de partir étudier à l’étranger, en Crête précisément, scellant ainsi le sort tragique de sa relation avec Ndali.

La prière des oiseaux est une épopée bouleversante à travers l’Afrique et l’Europe, où le destin joue un rôle central. Chinonso et Ndali pourront-ils y échapper ?

Couverture La prière des oiseaux

Mon avis. Même si certaines parties m’ont plu, je me suis aussi (cf. billet précédent) ennuyée durant cette lecture.

Nous sommes au Nigeria et faisons la connaissance de Chinonso, un modeste éleveur de volailles qui a peu de contacts avec la gent humaine, en dehors des marchands rencontrés au marché lorsqu’il est question d’acheter et vendre ses poules, et d’un ami qui lui rend occasionnellement visite. Un soir, il intervient pour empêcher le suicide de la belle Ndali. Il ne la connaît pas. Elle le retrouvera ; se noue alors une relation que ni l’un ni l’autre n’aurait pu envisager. Et pour cause, le milieu dans lequel vit chacun les sépare irrémédiablement, tant économiquement que culturellement. Inutile de dire que la famille de Ndali voit d’un très mauvais œil cette idylle.

« Ô Gaganaogwu, les jours de la vie des amants finissent par se ressembler au point de ne plus se distinguer les uns des autres. Les amants portent dans leur cœur les mots de l’être aimé, qu’ils soient ensemble ou séparés ; ils rient ; ils parlent ; ils font l’amour ; ils se disputent ; ils mangent ; ils s’occupent ensemble du poulailler ; ils regardent la télévision et rêvent d’un avenir ensemble. C’est ainsi que le temps file et que les souvenirs s’amassent jusqu’à ce que leur union devienne la somme de tous les mots qu’ils se sont dits, de leurs rires, de leurs étreintes, de leurs disputes, de leurs repas, de leur travail au poulailler, de toutes les choses qu’ils ont faites ensemble. Lorsqu’ils sont l’un sans l’autre, la nuit leur devient indésirable. Ils désespèrent de voir le soleil se cacher et attendent ardemment que la nuit, ce drap cosmique qui les sépare de l’être aimé, s’écoule dans une fervente hâte. […]

Elle finit par devenir ce dont son âme rêvait jusqu’aux larmes depuis des années. » [p. 98 – 99]

Le récit est relaté par le chi, l’esprit protecteur de Chinonso, sept ans après cette improbable rencontre. La première partie se centre sur leur découverte mutuelle, dans la deuxième partie, le lecteur se retrouve à Chypre, là où Chinonso espère faire les études qui lui permettront « d’être à la hauteur » de Ndali. Enfin, la dernière partie le voit rentrer au pays. Cassé. Car l’expérience chypriote ne fut que souffrance. Une seule image en tête : celle de Ndali.

Le fil conducteur de l’histoire en elle-même est tout à fait digne d’intérêt, mais que de longueurs et circonlocutions pour le suivre. Une lecture en demi-teinte donc.

Traduction (anglais – Nigeria) : Serge Chauvin.

Titre VO (2019) : An Orchestra of Minorities.

Merci aux éditions J’ai Lu pour ce partenariat.

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