Présentation. Berlin 1961. David joue de la contrebasse, Tabea du violon. Ils ont tout pour être heureux, tout pour s’aimer, tout pour croire en un avenir radieux. Mais leur monde est soudain détruit par un mur qui s’élève entre eux. Un vrai mur de pierre qui sectionne la ville en deux. Pour rejoindre celle qu’il aime, David doit trouver un moyen de franchir cette muraille gardée par des soldats. […]
Mon avis. Une réflexion adolescente sur Le Mur…
David et Tabea sont amoureux et la musique les rapproche : la contrebasse pour l’un, le violon pour l’autre. Du jour au lendemain, l’Histoire les sépare sans que rien ne l’ait laissé présager : comme bon nombre de Berlinois, ils se retrouvent chacun d’un côté du Mur, si près l’un de l’autre. Et tellement loin…
« Peu à peu, on se relève, groggy, hébétés. C’est la folie totale. Les gens, pareils à des bêtes hystériques, cherchent à s’échapper de l’enclos. Il se grimpent dessus pour atteindre les passages que les barbelés n’ont pas encore bouchés. Ceux qui réussissent à franchir la zone de démarcation se mettent ensuite à courir, sitôt le pied posé dans la zone ouest. Mais, très vite, des coups de feu éclatent. L’amée tire à vue sur les fuyards comme sur des lapins. Les soldats sont des robots sans âme, fusil braqué en permanence sur la population. On fusille avec de vraies balles. Parmi les cadavres, je reconnais mon prof de math, avec une grosse tache rouge sur sa chemise blanche. » [p. 14 – 15]
David se retrouve côté est et raconte son « immersion forcée » dans une autre vie, où tout ce qui s’apparente de près ou de loin aux USA est abhorré, banni, combattu. Il relate sa souffrance, l’uniformisation, son avenir désormais « décoloré », la suspicion, la délation… Le skateboard aussi, dont le nom ne peut être prononcé, pratiqué à l’aide de planches fabriquées de bric et de broc.
« Maintenant, ici, en RDA, tout le monde se méfie de tout le monde. » [p. 30]
« Elle doit penser que j’abandonne, que je l’abandonne. De ce côté-ci du mur, il est interdit de manifester son amour pour la vie. » [p. 54]
Si j’ai beaucoup apprécié découvrir la réaction et les émotions de David face à cette « décision historique », j’ai moins aimé la fin abrupte ; elle aurait pu être, me semble-t-il, plus amplement développée. Cela n’enlève cependant rien à la qualité de la réflexion.
Merci aux éditions Le Muscadier pour ce partenariat.