Le monde attend derrière la porte, Pascale Maret

monde-attend-derriere-la-porte.jpg

Présentation : elle a toujours connu cette atmosphère dévote, les prières quotidiennes à l’église, les confessions publiques. Sarah sait que les autres filles du collège portent des pantalons, regardent la télé, parlent aux garçons, toutes choses qui lui sont interdites.

Les règles de la Communauté des Rigoristes, à laquelle appartient sa famille, sont très strictes, et la voie des adeptes toute tracée. Pour avoir tenté de franchir les barrières qui la séparent du monde, Sarah risque la relégation et, si elle continue à trahir, ses parents seront exclus de la Communauté. Mais elle ne se résigne à rien, ne veut plus renoncer.

Mon avis : j’ai commencé ce roman cet après-midi et viens de le terminer.  Je l’avais « sorti » de ma PAL depuis quelques jours, sachant que je risquais très probablement de l’apprécier.  C’est chose faite.

Ce récit est court mais donne à réfléchir sur l’intolérance d’une manière générale, même si, dans ce cas, celle-ci porte spécifiquement sur les dures contraintes d’une communauté religieuse particulièrement sectaire appelée « Rigoristes ».  Car de rigueur à outrance, il est bel et bien question.

Sarah a presque 15 ans mais l’insouciance qui peut être de mise à cet âge n’existe pas pour elle : sa famille appartient à la Communauté des Rigoristes et la liste de ce qui lui est interdit est nettement plus longue que celle de ce qui est autorisé par ce groupe vivant en reclus.  Ainsi, hors de question pour elle de porter des pantalons, d’avoir les cheveux courts, d’ôter son foulard, d’écouter de la musique « pour le plaisir »…  Sa vie est rythmée par les assemblées auxquelles elle doit assister, de temps à autre « agrémentées » par les confessions publiques lorsqu’elle a contrevenu aux règles et a eu quelque « contact débridé » avec « le monde », autrement dit ceux qui n’appartiennent pas à sa communauté. 

Mais contrairement à sa famille « formatée » de bon gré, Sarah étouffe, Sarah veut vivre, Sarah devient peu à peu critique, allant jusqu’à oser se dire que si Dieu a préconisé de s’aimer les uns les autres, il n’est pas allé jusqu’à dire de rejeter « les autres » en bloc.  Alors l’adolescente commence à émettre des réserves, revendiquer quelques droits mais elle se heurte à un mur, irrémédiablement.  Elle ne comprend pas.  Elle n’est pas comprise.  Seul son jeune frère Nicolas la soutient en silence, attendant son heure.  C’est l’explosion, avec ses conséquences inacceptables pour tous… 

Et de l’extérieur, on souffre avec Sarah, se demandant comment on peut en arriver à privilégier une doctrine tellement bornée à ses enfants…

   «  – Confesse à présent ta faute devant l’assemblée de tes frères, Sarah Verdier, car, tu le sais, « si nous avouons nos péchés, Jésus-Christ nous en purifiera ». […]

   – Je… je confesse que ce matin, à la récré… quelqu’un m’a donné un bonbon et… et je l’ai pris… et…

   – Tu l’as pris et tu l’as mangé ! a fini à ma place le Tuteur.  Et tu as parlé un long moment avec la fille qui te l’a donné.  Une fille qui n’est pas des nôtres. […]

   J’avais six ans. »

5 réflexions au sujet de « Le monde attend derrière la porte, Pascale Maret »

  1. Je viens de le terminer et j’ai beaucoup aimé ce roman dans lequel je me suis sentie en empathie avec l’héroïne.
    Une lecture agréable, intéressante, qui aborde des problèmes méritant réflexion et discussion …… si j’étais toujours en activité, il figurerait sur ma liste de lectures à donner aux élèves.

    J’aime

Laisser un commentaire