Le Chant des Âmes, Frédérick Rapilly

Présentation : le cadavre mutilé d’une jeune femme est découvert en Bretagne, dans la forêt de Brocéliande, quelques jours après la traditionnelle rave-party qui se tenait dans les environs. Les autorités soupçonnent un rituel païen ou satanique, et placent en garde à vue plusieurs suspects.

Alors que les médias se déchaînent, un ex-grand reporter et une photographe mènent une contre-enquête. Rapidement, leur chasse au scoop se transforme en chasse à l’homme. Il apparaît que ce meurtre n’est pas isolé ; en Thaïlande, en Ukraine, aux Canaries, et en Australie, des jeunes femmes sont retrouvées mortes en marge d’évènements similaires. Notre duo de journalistes se lance alors sur les traces d’un tueur en série obsédé par la musique qui choisit ses proies dans la fièvre des festivals électro.

Chant des ames.pngMon avis ?  Au préalable un grand merci à Bibliofolie et aux Éditions Critic pour ce partenariat.

Redoutable efficacité de ce roman que j’ai lu à grande vitesse, happée par l’enchaînement des événements.  On suit effectivement l’enquête menée avec maestria par Marc, un ex-reporter qui renoue avec son passé.  Un passé qui l’a laissé pantelant, à peine vivant, cinq ans auparavant…

Écorché vif  (!), l’homme se lance à la recherche d’indices qui lui permettront de trouver le bourreau de la jeune fille atrocement mutilée découverte dans la mythique forêt de Brocéliande.  Son « supérieur » lui adjoint, alors qu’il s’en serait tout à fait bien passé, les bons (?) et loyaux (?) services de Katie, une photographe « pas encore professionnelle » avec laquelle il sera bien forcé de composer. Comme on dit, contre mauvaise fortune… même pas bon cœur.

S’ensuit alors un périple qui va les mener aux quatre coins de la planète sur les traces d’un assassin pétri de musique.  Pas n’importe laquelle.  Celle qui pulse de manière lancinante dans chacun des raveurs présents lors de festivals électro. TOOM.  TOOM.  TOOM.  – ce que j’appelle les « boum boum »-

   « Il y a un minuscule silence.  Une pause avant une explosion que tous savent imminente.  Puis, comme un claquement de mitraillette qui crépite dans les baffles, le son enfle, se dilate, prend de l’ampleur.  Il devient un roulement saccadé, saturé par les infra-basses.  Le morceau démarre comme la déflagration d’une bombe.  Cent cinquante privilégiés battent la mesure, dodelinent de la tête.

   À l’unisson. » [p. 192]

Le rythme est là, qu’il s’agisse de la musique omniprésente – Extraits de Death is not the end, Nick Cave & The Bad Seeds en début de chapitres ; Playlists présentes en fin d’ouvrage -, ou bien de l’enquête haletante qui s’accélère progressivement.  Un véritable crescendo.

J’ai beaucoup apprécié le personnage de Mark, un être que la vie a malmené et qui tente de se forger le moins maladroitement possible une carapace afin de se « préserver ».

Côté écriture, je dois avouer que je n’ai pas compris l’utilité de l’emploi de deux registres temporels : pour certaines parties, le présent, pour d’autres, le passé simple. En outre, les nombreuses coquilles et erreurs de ponctuation, d’orthographe… m’ont dérangée, pas au point de me faire perdre le fil, pas du tout, mais c’est malgré tout agaçant.  

De temps à autre, les phrases se font très courtes, comme des instantanés ou des condensés d’impressions qui interpellent le lecteur.  À bon escient.

J’ai trouvé l’épisode final un peu rapide à mon goût.  En revanche, la dernière partie de l’épilogue est tout simplement excellente.  Il faudra donc que vous lisiez le roman pour y arriver !  Conseil d’ami(e) ! 

J’attends d’ores et déjà Le Chant des Mortes Clin d'œil

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