Montana 1948, Larry Watson

Présentation. « De l’été de mes douze ans, je garde les images les plus saisissantes et les plus tenaces de toute mon enfance, que le temps passant n’a pu chasser ni même estomper. »

Ainsi s’ouvre le récit du jeune David Hayden. Cet été 1948, une jeune femme sioux porte de lourdes accusations à l’encontre de l’oncle du garçon, charismatique héros de guerre et médecin respecté. Le père de David, shérif d’une petite ville du Montana, doit alors affronter son frère aîné. Impuissant, David assistera au déchirement des deux frères et découvrira la difficulté d’avoir à choisir entre la loyauté à sa famille et la justice.

Montana 1948 raconte la perte des illusions de l’enfance et la découverte du monde adulte dans une écriture superbe digne des plus grands classiques américains.

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Mon avis. C’est par hasard que j’ai découvert l’existence de ce récit : un échange relatif à une éventuelle lecture « scolaire » et voilà que j’en notais la référence. Je n’avais même jamais entendu parler de cet auteur.

Eh bien oui, je pourrai effectivement proposer cette lecture à mes élèves ; il ne s’agit pas d’un livre jeunesse en tant que tel même si le récit relate l’été de ses douze ans d’un homme devenu adulte. Un été qui a changé sa vie, qui l’a fait grandir d’un coup, trop vite ; un été qui lui a fait perdre ses illusions, trop vite aussi.

Deux romans ont resurgi, subrepticement, au fil du texte, deux romans que j’ai beaucoup appréciés : Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur de Harper Lee et Blessés d’Everett Percival ; chacun d’eux, tout comme celui-ci, y a mis aussi en évidence la mentalité foncièrement intolérante d’une certaine « Amérique profonde ».

Il s’agira pour David, cet été-là, dans un premier temps, de dé-couvrir qu’avoir la peau rouge et oser proférer des accusations à l’encontre d’un Blanc, d’autant plus apparemment « bien sous tous rapports » (!), est tout à fait inenvisageable ; si en plus, le Blanc en question est son oncle alors que le shérif chargé de faire respecter la loi est son père ; si enfin son grand-père, ancien shérif, a décidé de faire régner sa propre loi, il y a de quoi, pour le jeune garçon, laisser derrière lui, définitivement, irrémédiablement, son enfance…

    » – Ce travail, je le dois à ton grand-père et à ton père. Tu sais ce que ça signifie pour ton grand-père d’être officier de police dans le Montana. Pour lui ça veut dire savoir quand il faut suivre une affaire ou la laisser tomber. J’ai mis un certain temps à apprendre ça.

   Len se pencha en avant et pointa son doigts noueux vers moi.

     – Ton père, lui, n’a pas encore pris le coup. Pas tout à fait. » [p. 111]

5 réflexions au sujet de « Montana 1948, Larry Watson »

  1. Encore un qui dans ma wishlist. Je ne me souvenais plus trop pourquoi, mais tu me tentes là ! J’ai bien été obligée d’ajouter « Blessé » de Pecival, que je ne connais pas non plus …

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