Louis le Galoup, 2 : Les Nuits d’Aurillac, Jean-Luc Marcastel

Présentation. Pourchassés par le Scalaire et ses limiers infernaux, Louis, Sévérin et la Roussotte ont fui leur village au bout du monde, abandonnant derrière eux innocence et enfance. Sur les conseils de Thierry, le galoup blanc, resté en arrière pour retenir leurs monstrueux poursuivants, les trois compagnons descendent la vallée pour se rendre à Aurillac et trouver asile chez Maistre Lebreton. Mais encore faut-il entrer dans la ville et, une fois dedans, pouvoir en ressortir… Les murailles peuvent vite se transformer en piège mortel, surtout quand on y est enfermé avec les loups. Dans la nuit qui monte, une tourmente approche, terrible, carnivore, sans repos, et cette tourmente a un nom… Malemort. Le Grand Veneur chasse et sa proie… c’est Louis.

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Mon avis. Nouvelle plongée dans l’univers particulier de Jean-Luc Marcastel en (belle) compagnie de Louis, Séverin et La Roussotte (me sens un peu concernée, là). La langue est conforme au souvenir que j’en ai gardé : chantante, fleurie, diablement (!) imagée, colorée, aux chaleureuses tonalités médiévales…

Les trois jeunes gens arrivent fourbus à Aurillac, poursuivis par les troupes maléfiques au service de l’infâme Malemort et si je devais ne retenir qu’un seul mot pour évoquer cet opus, ce serait le mot « atmosphère », une « belle gueule (!) d’atmosphère ». Une manière de peur, comme prendrait volontiers plaisir à l’évoquer, je crois, l’auteur, une peur qui sourd de la pierre dégouttante de pluie d’Aurillac, inquiétude déclinée sous toutes ses formes : tantôt sourde appréhension, tantôt angoisse prégnante ou encore effroi, voire terreur lorsque les troupes à la cape noire sillonnent ruelles et venelles.

Peu de progression véritable dans le périple du Galoup et de ses compères d’infortune : il est surtout question de survivre à ces quelques jours enfermés dans cet antre désormais sous l’emprise du Malin fait loup, en compagnie de Maistre Lebreton et Dame Saniya.

Un épisode qui va voir Louis prendre la pleine mesure de son étrange personnalité, celle qui deviendra ce qu’il en fera.


   « C’était la première fois de sa vie que Louis posait les pieds et ce qu’il y avait au-dessus dans une ville.

   Aurillac !

   Il en avait entendu parler, bien sûr. Les bavards, Castanier le premier, en avaient plein la gueule, des histoires sur Aurillac. Mais avec ce cep de menterie qui leur tenait lieu de langue, et qui vous brodait sornettes comme vieille femme napperons, on se méfiait de leurs paroles. […]

   Le travail du feu et du fer chantait sur mille tons. Ici, on martelait aussi léger que le bec d’un pinçon picorant quelques graines, là, on martyrisait l’oreille à grands coups sonores et puissants.

   Le métal se mariait au métal en une danse violente ou subtile.

   Ce métal, il débordait de partout, poussant dans la rue comme chiendent. Il rutilait devant chaque échoppe de son éclat gris. Il étincelait en reflets roux sur quelques marmites de cuivre, jetait des oeillades mauvaises depuis le tranchant d’une faux… » [p. 42 – 46]


La couverture me permet d’illustrer l’idée n° 166 du challenge des 170 idées : un appartement, une maison

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