Back up, Paul Colize

Présentation.

Quel rapport entre la mort en 1967 des musiciens du groupe de rock Pearl Harbor et un SDF renversé par une voiture à Bruxelles en 2010 ? Lorsque l’homme se réveille sur un lit d’hôpital, il est victime du Locked-in Syndrome, incapable de bouger et de communiquer.

Pour comprendre ce qui lui est arrivé, il tente de reconstituer le puzzle de sa vie. Des caves enfumées de Paris, Londres et Berlin, où se croisent les Beatles, les Stones, Clapton et les Who, à l’enfer du Vietnam, il se souvient de l’effervescence et de la folie des années 1960, quand tout a commencé…

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Mon avis. J’avais repéré en son temps ce livre grâce à l’avis de Gérard Collard et puisque Paul Colize était à la Foire du Livre de Bruxelles cette année, j’en ai profité pour acheter le roman et le faire dédicacer.

C’est un récit qui emmène d’emblée ses lecteurs dans une dérive musicale et pour le coup, je dois dire que j’en ai (ap)pris plein les oreilles !

Trois trames se partagent le récit : la première relate la mort de chacun des membres du groupe Pearl Harbor au même moment ou presque, dans des circonstances et lieux différents ; pourtant, ces décès sont considérés par la police comme naturels, eu égard aux « conditions de vie particulières » des musiciens.

La deuxième, en italiques, évoque les pensées d’un homme qui remontera dans son passé pour (tenter d’) expliquer les événements qui l’ont conduit jusqu’au moment présent.

La troisième, c’est l’histoire de celui que, faute d’indication, l’on nommera X Midi, un piéton renversé près de la gare du Midi bruxelloise ; SDF apparent, il n’a pas de papiers et se retrouve dans le coma. Lorsqu’il émerge enfin de sa brume, il est atteint du locked-in syndrome ou syndrome d’enfermement ; en d’autres termes, il ne peut plus communiquer que par mouvement des paupières. Transféré dans un centre de rééducation, il semble vouloir définitivement se replier sur lui-même jusqu’à ce qu’arrive Dominique, un kiné qui le désarçonne par son optimisme et son enthousiasme forcenés. 

Bien évidemment, les rails de ces histoires finiront par se croiser, en une virtuose explosion musicale, découvrant des pans entiers de pages du rock avec ce qu’il comporte de génie et d’excès, en tous genres ; entre autres une majestueuse illustration de « sex, drugs and rock and roll », et la peinture d’une certaine société, mêlant habilement la réalité et la fiction.

Quant aux personnages, même si la musique joue le rôle majeur, c’est Dominique, le kinésithérapeute, qui pour moi sort du lot : sa patience, sa ténacité, sa disponibilité et sa perspicacité feront des miracles.

J’ai beaucoup apprécié ce récit, moi qui ne suis pourtant pas particulièrement férue de musique ; qu’aurait-ce été dans le cas contraire…

Un petit goût de…

 

Ce roman entre dans le challenge « littérature belge » et la couverture illustre bien, à mon sens, l’idée n° 9 du challenge des 170 idées : un « foutoir organisé ».

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2 réflexions au sujet de « Back up, Paul Colize »

  1. Pour Moi aussi, le roman a pris une autre dimansion quand Dominique est apparu. Sans lui, le roman serait rester pour moi assez moyen, car je ne suis pas assez fan de rock.

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