Kléber, Henri Courtade

Présentation.

Kléber Dupuy a 24 ans lorsqu’il est envoyé à Verdun.

Les Allemands sont près de l’emporter, pour tous la bataille est déjà perdue.

Tous, sauf Kléber.

Il désobéit aux ordres et prend une incroyable décision.

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Mon avis. Il est de ces clins dœil de la vie qui ravissent : voici un récit qui s’est profilé à l’horizon pile poil au moment où je me lançais dans mes « recherches livresques » relatives à la guerre 14-18 (ici).

L’ouvrage a débarqué un jour de novembre ; je décide d’en lire quelques pages « pour voir » ; j’ai dû m’obliger à ne pas le terminer ce soir-là, histoire de tenir le coup en classe le matin suivant. À peine rentrée à la maison le lendemain, je l’ai terminé… en larmes.

Des quatre lus jusqu’à présent (billet à venir pour À l’ouest rien de nouveau), c’est celui qui m’a le plus bouleversée et pourtant, cela avait déjà été le cas pour les deux premiers.

Voici un livre que je vous recommande particulièrement ; une histoire qui remue, chamboule, une histoire réellement poignante, racontée dans la puissance de sa simplicité…

Celle d’un fils d’ostréiculteur devenu instituteur envoyé au front ; soucieux de ses hommes, Kléber agira en son âme (belle) et conscience (droite) lorsqu’il sera question de prendre une décision. La décision. Au risque de le (faire) payer cher.

  « Verdun est un abcès purulent sur le jolis minois d’un front un peu figé qui s’étend de la grise mer du Nord à la ligne bleue des Vosges. Qu’à cela ne tienne : l’on crèvera ledit furoncle avec des obus et si cela ne suffit pas, l’on y appliquera en outre une chimiothérapie lourde à base de gaz de combat, puis, tant qu’on y est, on cramera les excoriations au lance-flammes. Pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple ? » [p. 43-44]

  « Le décor est posé. L’apocalypse peut commencer. » [p. 46]

  « À 7h51 ce 21 février, sous le feu de plus de mille canons, les champs sont retournés. En quelques heures, la forêt est rasée. Les soldats français en place ont ordre de tenir, alors ils tiennent. L’immense majorité décède aussitôt sous ce bombardement inhumain qui bouleverse des dizaines de fois chaque mètre carré de terrain, jusque dans l’après-midi.

   Pour laisser place rase aux soldats allemands qui attaquent, confiants, lance-flammes en premier et pour les suivants, fusil à la bretelle. » [p. 47]

  « Kléber Dupuy n’aura dès lors de cesse de les protéger, d’anticiper un possible avenir dans ce futur hautement incertain, pour en sauver, qui sait, ne serait-ce qu’un seul. » [p. 57]

En ce 11 novembre…

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[Photo : Kléber Dupuy, sur http://httpdupuyblogspotcom.unblog.fr]

7 réflexions au sujet de « Kléber, Henri Courtade »

  1. Un joli billet pour un beau roman, qui m’a beaucoup touchée aussi. J’ai trouvé que c’était un livre écrit avec beaucoup de coeur, une belle façon de faire son « devoir de mémoire ». L’Histoire telle qu’elle est racontée ici ne peut laisser personne indifférent!

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  2. je viens de lire votre comte rendu de l’ouvrage  » KLEBER  » écrit par Henri Courtade .
    Neveu de kléber dupuy je vous fait mes complimenys sur votre texte. C’est bien vrai , H. Courtade a écrit comme s’il avait vécu ces moments particuliers de la défense du Fort de Souville .C’est bien qu’un de vos lecteurs veuille faire livre ce livre dans une classe . j’aimerai bien pouvoir correspondre avec lui.
    Mon blog sur kléber dupuy :
    < http://httpdupuyblogspotcom.unblog.fr

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