Bras de fer, Jérôme Bourgine

Présentation.

De part et d’autre du bras de fer, il y a le fils et le père.
Le fils, Julian. 18 ans, champion de natation et amoureux de Leila.
Le père, Louis. Ouvrier syndicaliste, mutique, forgé dans l’acier.
Et puis il y a l’accident de moto. Fini la natation, fini la « vie normale », fini aussi les bras de fer avec le père. Julian a tout perdu, croit-il.
Tout sauf Leila.

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Mon avis. Un livre que j’ai beaucoup apprécié ; un livre sans aucune complaisance.

Un bras de fer, dans tous les sens des termes, entre un père et son fils, entre Julian et Leila au sein du couple qu’ils tâchent dés-espérément de former, mais également entre la vie et la mort, vile séductrice qui a pris les formes les plus diverses de la drogue.

Le manque est fondamental dans ce récit : manque d’amour exprimé entre Julian et son père ; absence physique du bras perdu lors de l’accident qui fait du jeune homme un handicapé, du jour au lendemain ; vide douloureux à combler lorsque Julian n’a pas pu s’injecter la dose qui lui donne l’illusion d’exister…

Mais Leila veille, courageuse Leila, attentive, soucieuse de son « Gros Chien » ; il lui est pourtant difficile de tout porter à bout de bras (!), pour deux. Voire impossible.

Certaines scènes sont dures : celles dépeignant la déchéance de l’un, et de l’autre car la jeune femme, grandie trop vite, est prête à tout pour essayer de sauver celui qu’elle aime, indéfectible soutien pour Julian qui ne le lui rend pourtant pas. Et on souffre avec elle, si pas avec eux…

J’ai de nouveau savouré la plume de Jérôme Bourgine.

  « Dans la flaque de lumière d’un réverbère, une petite brise tiède fait tourbillonner deux feuilles mortes et un papier de bonbon. Petit bal de clochards. Entre les pontons, le monde renversé se brise en mille morceaux au son d’un poisson, à la chute d’une goutte d’eau… Le chant des drisses répond à celui des étoiles et, dans le lointain, une fille rit à gorge déployée. » [p. 69]


Pour le plaisir, un extrait de la bande-son du roman : Say it ain’t so, Murray Head.

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