Palissade, Franck Villemaud

Présentation. À sa sortie de l’hôpital psychiatrique, où il a séjourné un temps suite à une séparation douloureuse, Fred emménage dans une petite maison en arrière d’un immeuble, avec pour unique voisin Roland, ancien légionnaire d’une cinquantaine d’années. Sur fond d’alcool et de rock’n’roll, une amitié trouble et déjantée va alors se nouer entre eux, dans le décor inamovible de leur cour commune que divise une vieille palissade en bois. Jusqu’à ce que le passé s’invite à la fête…

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Mon avisUne lecture qui sort des sentiers battus, c’est le moins que l’on puisse dire…

J’ai passé un « bon » moment en compagnie de ce duo déjanté : Fred et Roland habitent chacun d’un côté de la palissade et passent leur temps à déblatérer sur tout et n’importe quoi, y compris eux-mêmes d’ailleurs, en biberonnant et « clopant » à qui mieux mieux.

Ce (court) récit entraîne le lecteur dans un huis clos, au milieu des quelques mètres carrés où (sur)vit Fred, une espèce d’éclopé de la vie pour lequel on ne sait pas trop s’il est censé inspirer de la compassion, de la pitié ou du dégoût.

   « Je me suis posé sur ma terrasse, histoire de retarder le plus possible le moment d’investir ma nouvelle maison qui m’écœurait déjà.

J’ai allumé une cigarette, me suis servi une première bière, puis me suis tranquillement effondré en larmes, tout en me disant entre deux sanglots morveux qu’il faudrait que je repeigne bientôt les murs blancs du rez-de-chaussée qui me rappelaient trop l’hôpital, voire que je repeigne ceux couleur chocolat de la mezzanine, histoire au moins de perdre du temps à quelque chose de parfaitement inutile qui me donnerait malgré tout l’illusion sur l’instant de faire quelque chose d’utile.

En rouge vif, tiens, pourquoi pas ?

En rouge vif ce serait peut-être chouette.

Ou pas.

Mais demain en tout cas, là pas le temps, là je fume et bois et pleure. » [p. 30]

 

  « Pour le reste, tout vient à moi gentiment : ma toute nouvelle allocation d’adulte handicapé sur mon compte courant, la musique en boucle émanant de mon ordi à mes oreilles, et les femmes, de plus en plus et de plus en plus souvent, entre mes murs.

Malgré tout, j’ai quand même investi un peu pour mon confort moderne : depuis deux semaines à peu près internet est là, et jamais je ne saurai remercier assez le gars Steve Zuckerberg d’avoir créé cette incroyable boutique à drague qu’est Facebook. » [p. 36]

 

Les pages se tournent aisément dans ce que l’on sait être un drame puisque dès le début, on est prévenu que Fred, le narrateur, à l’humour parfois/souvent douteux, est mort. S’ensuit alors un décompte des chapitres à rebours, au fil d’une partition musicale omniprésente.

Et puis la fin… ah, la fin… elle est exceptionnelle !

Merci aux éditions Taurnada pour ce partenariat.

 

Ce titre entre dans les challenges « des 170 idées » (114 : barrière, clôture, haie) et « A la découverte d’auteurs »  (36).

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