Eldorado, Laurent Gaudé

Présentation. Gardien de la citadelle Europe, le commandant Salvatore Piracci navigue depuis vingt ans au large des côtes italiennes, afin d’intercepter les embarcations des émigrés clandestins. Plusieurs événements viennent ébranler sa foi en sa mission et donner un nouveau sens à son existence.

Dans le même temps, au Soudan, deux frères s’apprêtent à entreprendre le long et dangereux voyage qui doit les conduire vers le continent de leurs rêves, l’Eldorado européen. […]

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Mon avis. Un récit qui, assurément, « entre en résonance » avec Refuges, d’Annelise Heurtier et la douloureuse actualité. Un très beau texte qui dessille les yeux du lecteur, si besoin en était (encore)…

Mise au point sur Salvatore Piracci, commandant de frégate, une de celles chargées d’intercepter les embarcations des clandestins : Piracci retrouve à Catane une femme qui, deux ans auparavant, avait fait le « voyage » depuis le Liban jusqu’aux côtes italiennes sur le Vittoria. Cette rencontre (pas fortuite du tout) sera pour lui le début d’un processus irréversible.

  « Il repensait à son visage. Il y avait en elle une beauté solide et dure, la beauté de ceux qui ont décidé de leur route et s’y tiennent. La beauté que confère au regard la volonté. C’était bien cela. Elle était comme un bloc dur de volonté. Son désir lui illuminait le visage. » [p. 42]

Parallèlement, l’on suit Soleiman, un jeune Africain contraint de tenter sa « chance » en Europe, à la recherche d’un (im)possible Eldorado.

  « Je voudrais pouvoir être sûr que dans dix ans, dans vingt ans, lorsque je reviendrai avec toi dans cette maison, nous pourrons nous asseoir, côte à côte, et manger ces dattes que nous y avons laissées. Retrouver dans la bouche – d’un coup – le goût d’ici. Je les pose sur la table. Tu te retournes vers moi. Tu me regardes un instant. Et je comprends que c’est comme de prendre ton souffle avant la plongée. » [p. 54]

  « Je pense à toi que j’ai vu, une fois au moins, face à moi, fort et heureux de liberté. [p. 100]

  « Je n’ai qu’une hâte : que le bateau quitte l’Afrique et que mes mains se mettent à travailler. » [p. 127]

 

Le roman oscille tantôt vers l’un, tantôt vers l’autre, dévoilant par petites touches « l’humanité » de chacun, dans une prose empreinte de douce poésie.

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À (faire) lire. Absolument.

2 réflexions au sujet de « Eldorado, Laurent Gaudé »

  1. Je le lirai peut-être, celui-là.
    J’en ai lu 2-3 de Gaudé. Je trouve qu’il a un style bien spécial.
    J’ai aimé, beaucoup, moins, ça dépend du titre…
    Bonne semaine;

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  2. Il est dans ma pal …. et ton billet précisant « un très beau texte …. à lire absolument »…… je ne peux que l’en sortir très bientôt …..:)

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