Une nuit éternelle, David Khara

Présentation. Dans un Manhattan post-11 septembre vacillant, où le crime règne, les pierres se fendent et les empires s’écroulent, un être venu de l’ombre a décidé de placer tous ses espoirs sur un homme.

Werner a ainsi fait le choix de veiller sur l’humanité du haut de ses deux cents ans : il est devenu l’ami de Barry Donovan, un flic droit et intègre qui porte le deuil de sa femme et de sa fille, décédées dans l’effondrement d’une des tours jumelles.

Et leurs forces conjuguées ne seront pas de trop pour affronter les exactions qui se préparent. Un pasteur a été égorgé, sa main gauche, emportée. L’assassin s’est livré de lui-même, un ancien toxico, bien connu de Barry. Mais derrière ce bouc émissaire, un Ordre plus ancien que Werner lui-même étend son pouvoir sur les plus bas instincts des hommes…

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Mon avis. Lorsque des personnages sont récurrents, le lecteur a parfois l’impression de refaire un bout de chemin en compagnie de « vieux » amis : c’était le cas avec Eytan dans Le projet Bleiberg, Le projet Shiro et Le projet Morgenstern ; c’est aussi le cas ici avec Barry et Werner (l’adjectif « vieux », au sens propre, est tout à fait approprié pour Werner), rencontrés dans Les vestiges de l’aube et retrouvés avec beaucoup de plaisir dans cette nuit éternelle.

Ce deuxième opus s’ouvre sur une scène qui plonge le lecteur dans le dix-neuvième siècle, au cœur de la guerre de Sécession ; un personnage mystérieux et charismatique y apparaît : un certain Nicolae, entouré de fidèles empreints de déférence à son égard.

   « Dans cette armée faite de bric et de broc, il n’était pas rare de croiser de rudes gaillards grands et musclés. Mais ce qui émanait de ces types était d’une autre nature que la simple force. Ils transpiraient la puissance brute, animale, et, surtout, paraissaient d’un sang-froid et d’une assurance à toute épreuve. » [p. 11 – 12]

Le ton est donné.

Bond dans le temps avec le chapitre suivant qui permet de renouer avec Barry et Werner que l’on retrouve à New York en 2003, alors que Barry se remet doucement de l’ablation de la rate subie quelques semaines auparavant. L’amitié des deux hommes s’est consolidée suite aux « mésaventures » vécues ensemble.

Le policier est amené à enquêter sur le meurtre d’un pasteur et de son jeune fils ; l’assassin s’est rendu.  Tout baigne (!). Apparemment du moins. Certains éléments « chipotent » cependant Barry qui va donc recouper les faits afin de se forger une certitude, aidé par son immortel ami.

J’ai beaucoup apprécié cette lecture, heureuse de retrouver ce « couple » pour le moins original. Les chapitres se focalisent tantôt sur le point de vue de Barry, tantôt sur celui de Werner ; l’humour est toujours bel et bien présent lors des échanges entre les deux hommes, humour habilement renforcé par la langue délicieusement surannée du second…

Werner ne sait pas encore que son passé va lui sauter à la gorge (!), faisant resurgir le « côté obscur de sa force ».  Il risque gros. Barry aussi. Inévitablement.

Côté personnages « secondaires », j’ai beaucoup aimé le capitaine Stanton, « Spoutnik », ainsi que Fromhill…

Info pratique : Une nuit éternelle sort en poche dans quelques jours…

 

Ce roman entre dans le challenge de la Licorne en guise de « lecture supplémentaire ».

2 réflexions au sujet de « Une nuit éternelle, David Khara »

  1. J’ai les vestiges de l’aube dans ma pal ! Tu m’as donné envie de le lire, d’autant que j’ai pu découvrir cette année l’auteur aux imajinéres d’Angers .. Comme quoi cette chronique supplémentaire arrive à point nommé ! Merci ! 😉

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