Les Prodiges, Jeremy Scott

Présentation.

Ils sont six

Ils sont handicapés

Personne ne croit en eux

Pourtant leurs pouvoirs sont incroyables

Ils sont les Prodiges

DES SUPERHÉROS

COMME VOUS N’EN AVEZ JAMAIS VU !

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Mon avis. Décidément, les chouettes lectures se suivent ; pourvu que cela dure…

Même si les héros sont jeunes, le propos m’a d’emblée tapé dans l’œil puisqu’il y est question de handicap.

C’est Phillip, douze ans, qui raconte l’histoire : celle-ci commence alors que son père l’emmène « faire un tour » en vue dune discussion, celle que Phillip redoute parce qu’il n’a nulle envie de parler de ça avec son père.

  « Je compris que quelque chose couvait dès que papa prononça son premier mot.

   – Fils…

   Ses entretiens avec mon frère ou moi pendant notre enfance pouvaient atteindre trois degrés de sérieux – « sérieux modéré », « sérieux normal » et « supersérieux » -, degré reconnaissable au tout premier mot de sa toute première phrase. S’il attaquait par notre diminutif – Phil pour moi, Pat pour mon frère -, nous étions dans le domaine du « sérieux modéré », donc nullement obligés d’interrompre notre activité ni de tourner la tête vers lui, tant que nous entendions ce qu’il disait et parvenions à le lui répéter.

   Les discours commençant par notre prénom entier, ou bien par notre prénom et notre nom de famille accolés, étaient du type « sérieux normal » : laisse tomber ce que tu es en train de faire, tourne-toi et écoute ; il y a probablement une nouvelle règle que tu devras appliquer une fois l’entretien terminé. Cette variété-là détenait presque toujours un potentiel d’escalade latent, aussi fallait-il s’y engager avec précaution.

   Si la discussion débutait par « fils », alors là, c’était accroche-toi sous peine de mort. » [p. 11 – 12]

 

Phillip se fourvoie : son père n’a pas l’intention de lui parler de « sexualité » comme l’adolescent s’y attend ; il veut « juste » évoquer les « superpouvoirs » de son fils ! Habitué à l’humour foireux de son paternel, Phillip attend « la chute » : comment imaginer qu’il dispose d’un quelconque pouvoir, lui qui est aveugle ?  Et pourtant…

C’est ainsi que Phillip découvre qu’il vit désormais dans une ville pour le moins particulière où sont rassemblés presque exclusivement des êtres hors-norme, dont sa famille fait partie.

Chaque « gardien » – ou protecteur des habitants de la Terre –  dispose d’un pouvoir particulier qui se révèle théoriquement à l’adolescence et se doit d’être exploité de manière optimale. Les circonstances sont telles que Phillip se retrouve bientôt dans une classe spéciale : celle qui regroupe les jeunes gardiens touchés par un handicap.

Six d’entre eux sont au centre du récit : Phillip, aveugle et télékinésiste ; Henry, en chaise roulante et télépathe ; James, aveugle et téléporteur ; Fred, asthmatique chronique, atteint de gigantisme ; Bentley, ataxique aux capacités cérébrales supérieures ; et enfin Donnie, trisomique dont le pouvoir n’a pas encore été révélé.

Les membres de ce petit groupe apprennent à se connaître et s’épaulent malgré les dissensions occasionnelles, d’autant que la différence attire l’attention, parfois malveillante, des autres élèves.

Parmi les Prodiges – à la personnalité nuancée – qui ne savent pas encore qu’il s’agira pour eux de rester soudés car le Mal rôde, indépendamment de Phillip lui-même, à l’humour ravageur, j’ai particulièrement apprécié Bentley et Donnie…

Ce roman devrait (beaucoup) plaire aux élèves du secondaire inférieur.

Traduction : Michel Pagel.

Titre VO : The Ables (2015).

Un grand merci aux éditions Michel Lafon pour ce partenariat.

 

Ce titre entre dans les challenges « Jeunesse/Young Adult » (16) ; « Un genre par mois » (Fantasy ou Aventure) et « Littérature de l’imaginaire » (12).

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