Éloge de la faiblesse, Alexandre Jollien

Présentation. Éloge de la faiblesse retrace un itinéraire intérieur, une sorte de conversion à la philosophie. L’auteur, handicapé de naissance, imagine recevoir la visite de Socrate en personne. Dès lors, s’ensuit un échange où de proche en proche émergent des outils pour apprendre à progresser dans la joie, garder le cap au cœur des tourments et ne pas se laisser déterminer par le regard de l’autre.

La philosophie est ici un art de vivre, un moyen d’abandonner les préjugés pour partir à la découverte de soi et bâtir sa singularité. Peu à peu, une conversion s’opère, le faible, la vulnérabilité, l’épreuve peuvent devenir des lieux fertiles de liberté et de joie.

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Mon avis. Un bref billet pour évoquer ce texte que j’ai proposé, parmi d’autres, à mes élèves de rhéto, en lien avec un parcours relatif à la philosophie…

La philo, ce n’est pas vraiment pas ma tasse de thé ; la partie n’est donc jamais gagnée d’avance lorsque je m’aventure sur ce terrain. Qu’est-ce donc qui a motivé mon choix ? D’abord le conseil de ma collègue (merci, Cécile) ; ensuite « le critère épaisseur » : l’objectif est d’inciter les élèves à lire, inutile donc, la plupart du temps, d’espérer les appâter avec une « brique » ; enfin, je ne peux m’empêcher d’être sensible au thème du handicap.

Ce texte court se présente sous une forme originale : un dialogue entre l’auteur et Socrate himself. Cette façon de procéder par question/réponse rend la lecture aisée ; en outre elle entrouvre des portes : libre au lecteur de les refermer discrètement, ou de les ouvrir plus avant afin de poursuivre l’éventuelle réflexion.

 SOCRATE

Tout cela voudrait dire que la pitié blesse plus que le mépris?

ALEXANDRE

Oui, pas de pitié. Une fois de plus, je donne raison à Nietzsche. Je crois qu’il voit juste quand il condamne la pitié, l’hypocrisie ou le paraître. Chaque jour, je rencontre ce regard condescendant qui croit me faire plaisir, peut-être sincèrement, mais qui nie ma liberté et me nie ipso facto. [p. 45]

 

SOCRATE

Ne fais-tu pas là l’apologie de la souffrance ?

ALEXANDRE

Je dis simplement qu’il faut tout mettre en œuvre pour parvenir à tirer profit, même de la situation la plus destructrice. J’insiste sur les épreuves parce que celles-ci restent inévitables. Rien ne sert de discourir, épiloguer des heures durant sur la souffrance. Il faut trouver des moyens pour l’éliminer et, si on ne le peut pas, l’accepter, lui donner sens. » [p. 57]

 

Ce livre entre dans les challenges « Un genre par mois » (non-fiction pour novembre) et « Lire sous la contrainte » (titre commençant par une voyelle pour cette session).

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Une réflexion au sujet de « Éloge de la faiblesse, Alexandre Jollien »

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