Les archives de Roshar, tome 2 : Le Livre des Radieux, 1, Brandon Sanderson

Présentation. Roshar, terre de pierres et de tempêtes. Des siècles ont passé depuis la chute des Chevaliers Radieux, mais leurs avatars, des épées et des armures mystiques qui transforment des hommes ordinaires en guerriers invincibles, sont toujours là.

Au cœur des Plaines Brisées, Kaladin lutte depuis dix ans dans une guerre insensée. Dalinar, le chef d’une des armées, est fasciné par un texte ancien, La Voie des Rois. Au-delà de l’océan, la jeune Shallan apprend la magie et découvre certains secrets des Chevaliers Radieux…

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Mon avis. Un plaisir de me replonger dans cet univers haut en couleur…

Ce volume se centre cette fois principalement sur Shallan et Kaladin. La jeune fille continue sa formation auprès de Jasnah et se retrouve confrontée à un sprène bien « sympathique », le bien nommé Motif.

  « Tandis que le dernier trait séchait, le motif se suréleva devant elle. Elle entendit un soupir très net s’échapper du papier, comme sous l’effet du soulagement.

   Elle sursauta, laissa tomber la page et se précipita sur son lit. Contrairement aux fois précédentes, le relief ne s’évanouit pas, mais il quitta le papier – s’épanouissant à partir de son dessin – et se déplaça sur le sol.

   Elle ne pouvait pas le décrire autrement. Le motif se déplaça curieusement du papier vers le sol. Il atteignit le pied de sa couchette et s’y enroula, puis grimpa vers le haut jusqu’à sa couverture. Il ne donnait pas l’impression que quelque chose se déplaçait sous la couverture ; ce n’était qu’une approximation grossière. Les lignes étaient bien trop précises et le tissu ne se tendait pas. Un objet se trouvant sous la couverture n’aurait formé qu’une masse indistincte, mais cette forme-ci était précise.

   Il s’approcha. Il ne semblait pas dangereux, mais elle se surprit à trembler malgré tout. Ce motif-là était différent des têtes de symbole de ses dessins mais il leur était également semblable, d’une certaine façon : une version aplatie, sans torse ni membres. C’était une abstraction de l’un d’entre eux, de la même façon qu’un cercle contenant quelques traits pouvait figurer un visage humain. » [p. 85 – 85]

 

Motif devient en quelque sorte l’interlocuteur privilégié de Shallan à l’instar de Syl – toujours délicieuse – pour Kaladin. Une aide bienvenue pour la jeune fille obligée de grandir (encore) plus vite que prévu. Son personnage évolue beaucoup dans ce volume : elle aura fort à faire pour (tenter de) perdre sa naïveté et donner une image d’elle autre que la réalité. Elle n’a pas le choix, il en va de sa (sur)vie.

Kaladin, pour sa part, a été promu capitaine par Dalinar, au grand dam des pâles-iris pour qui un sombre-iris ne peut « logiquement » pas récolter un tel honneur. Le jeune homme, vénéré par les hommes du Pont Quatre, se débat comme il le peut pour rester fidèle à ses principes tout en (essayant de) témoigner un semblant de respect aux pâles-iris de « moindre qualité ». En outre, ses pouvoirs s’expriment parfois malgré lui, ce qui risque de lui porter préjudice. S’ajoute l’animosité d’Adolin…

Quant à Dalinar, il se retrouve en mauvaise posture : même s’il dispose – pour le moment – du soutien du roi Elhokar, la plupart des Hauts Princes se sont ligués contre lui. Par ailleurs, le conflit avec les Parshendis risque de prendre une tout autre tournure et « l’assassin » rôde toujours.

  « Qui est donc cet homme ? se demanda Kaladin en regardant s’éloigner la silhouette de Dalinar Il dirigeait effectivement son camp. On pouvait juger quelqu’un, comme le faisait Kaladin, aux hommes qui le suivaient.

   Cela dit, un tyran pouvait avoir un camp bien organisé et des soldats disciplinés. Cet homme-ci, Dalinar Kholin, avait contribué à unir Alethkar – et il l’avait fait en pataugeant dans le sang. À présent… il parlait comme un roi, même quand le roi en personne se trouvait dans la pièce.

   Il veut reformer les Chevaliers Radieux, songea Kaladin. Ce n’était pas là le genre de tâche que Dalinar Kholin pouvait accomplir par la simple force de sa volonté.

  À moins que d’autres ne l’y aident. » [p. 138]

 

J’ai beaucoup aimé retrouver ce monde d’une extrême densité mais certains passages m’ont parfois semblé longs ; de plus, il m’est difficile de rattacher les intermèdes à quelque chose de bien précis, tant ils sont fugitifs. Côté personnages, Kaladin et Syl demeurent mes préférés.

Traduction : Mélanie Fazi.

Titre VO : Words of Radiance (2014).

Un grand merci au Livre de Poche pour ce partenariat.

 

Ce titre entre dans les challenges « Littérature de l’imaginaire » (17/24) et « Un genre par mois » (Fantasy, aventure en août).

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