Underground Railroad, Colson Whitehead

Présentation. Cora, 16 ans, est une jeune esclave née sur une plantation de coton en Géorgie. Grâce à Caesar, elle réussit à s’échapper. Leur première étape est la Caroline du Sud, dans une ville qui semble être le refuge idéal mais qui cache une terrible vérité. Il leur faut fuir à nouveau, d’autant plus que Ridgeway, le chasseur d’esclaves, est à leurs trousses.

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Mon avis. Un récit qui heurte, inévitablement…

Nous sommes aux États-Unis, en Géorgie plus précisément, et nous y découvrons Cora, une jeune esclave qui travaille sur une plantation de coton et tâche de (sur)vivre, tant que faire se peut, dans un monde profondément hostile pour qui n’a pas la peau blanche.

Amenée, presque à son corps défendant, à prendre la défense d’un enfant qui allait être « corrigé » (battu, s’entend) par « le Maître », elle subit elle-même les représailles de celui qui a tout pouvoir sur les esclaves ; elle pressent alors qu’elle doit tout faire pour se sauver si elle veut espérer faire de vieux os. C’est pourquoi, malgré la terreur qui l’étreint, elle accepte l’offre de Caesar, un des ses compagnons d’infortune qui lui propose de fuir…

Nous suivons le périple de Cora, accompagnée de Caesar dans un premier temps, seule ensuite ; la jeune femme découvre le chemin de fer clandestin – souterrain dans ce roman – mis sur pied rails par les abolitionnistes, qu’ils soient blancs ou noirs, pour venir en aide aux esclaves.

Cora fuit d’état en état, passant d’une cachette à l’autre, avec Ridgeway à ses trousses, chasseur d’esclaves à « l’efficacité » redoutable et redoutée par qui a entendu parler des « exploits » de celui qui se contente de ramener à leur maître les esclaves en fuite. Il est payé pour cela ; il ne s’encombre donc d’aucun sentiment face à ce qu’il adviendra de ces derniers lorsqu’ils retourneront au domaine qu’ils ont fui : la mutilation, la torture, avant la probable délivrance de la mort…

Si j’ai été profondément révoltée et en colère face à ce destin à l’image de milliers d’autres, curieusement, je suis souvent restée à distance de Cora, peut-être en raison de la plume de l’auteur qui, me semble-t-il, reste lui aussi à distance de ses personnages. Autrement dit, il m’est arrivé, à certains moments, de prendre le train en marche ; à d’autres, je restais sur le quai jusqu’au convoi suivant…

Traduction : Serge Chauvin.

Titre VO : The Underground Railroad (2016).

 

Merci à PriceMinister pour ce partenariat ; à ceux qui s’étonneraient de l’énorme retard de cette chronique dans le cadre des matchs de la rentrée littéraire [#MRL17], je précise que cela s’explique par le fait que j’ai reçu le roman après la date ultime de remise des copies 😉

4 réflexions au sujet de « Underground Railroad, Colson Whitehead »

  1. Je partage ton ressenti.. sentiment d’horreur et de colère face à cette terrible page d’histoire… mais la distance narrative m’a empêchée d’ être en empathie avec Cora…

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