La lune est à nous, Cindy Van Wilder

Présentation de l’auteur. Max et Olivia n’ont pas grand-chose en commun. Max, solitaire et complexé, peine à s’intégrer dans son nouveau lycée. Olivia, sociable et hyperactive, vient d’être recrutée par la très populaire chaîne YouTube « Les Trois Grâces » et s’investit dans le milieu associatif. Ils n’ont rien en commun, si ce n’est qu’ils sont en surpoids, et que le monde le leur fait bien payer. Lorsqu’ils se rencontrent, ils se comprennent instantanément. Et décident de réagir – chacun à sa manière. L’habit ne fait pas le moine, dit-on… Ni Max ni Olivia ne s’attend aux défis qu’ils vont rencontrer. Et si l’aiguille de la balance n’était pas le seul challenge ? Et s’il était possible de décrocher la lune, même après être tombé à terre… ?

Lune-nous

Mon avis. Un très beau texte à proposer à tous…

Ce récit à deux voix met en lumière deux héros : Olivia, alias Olive, dont les parents sont décédés alors qu’elle n’avait que sept ans. Ses frères et elle ont été recueillis par leurs oncle et tante, des « tuteurs » avec qui la relation n’est pas toujours au beau fixe. Depuis que ses frères ont quitté le « nid » pour le travail ou les études, Olivia se retrouve seule avec Claire et David et s’évertue surtout à faire le moins possible de vagues afin d’éviter les conflits. Sa bulle d’oxygène, elle la trouve au Dépôt, le centre culturel où elle est bénévole, un lieu aux mille couleurs où la jeune métisse trouve pleinement sa place. Un peu « enveloppée », elle a trouvé son « public » via un compte instagram sur lequel elle parle de mode.

  « Plus que quelques kilomètres et je serai chez moi.

   J’examine à nouveau la photo qui s’étale sur mon écran, celle qu’Imane vient de m’envoyer.

   Ma petite bande de fous furieux.

   Ma famille de cœur. » [p. 11]

L’autre personnage principal se nomme Max(imilien), alias Bouboule. Ses drames : son père et sa mère divorcent et son frère et lui sont contraints de quitter la maison familiale du sud de la France pour suivre leur mère revenue en Belgique, plus précisément la région de La Louvière ; à cela s’ajoutent ses kilos excédentaires et son homosexualité non assumée.

  « Les joies du GPS. Ou alors Ploucland lui a définitivement fait perdre la boule.

   J’examine les environs.

   Aucun miracle à l’horizon, mon général.

   C’est toujours aussi moche, aussi gris. Aussi plat.

   Pour couronner le tout, de larges gouttes recommencent à s’écraser sur les vitres. » [p. 18]

  « J’essaie d’ignorer que nous ne sommes plus que trois. » [p. 23]

Ces deux-là vont « se trouver », d’une manière originale puisqu’il ne sera pas ici question de tomber amoureux mais de « tomber en amitié ». Comme une évidence.

Et ils auront bien besoin l’un de l’autre pour s’épauler quand la médisance se fera plus forte et les réseaux sociaux impitoyables à tous points de vue. Ils pourront aussi compter sur les amis du Dépôt, indéfectible soutien.

  « Toute la boue qui me salit de l’intérieur se répand comme la peste.

   Sous la douche, je me frotte à m’en déchirer la honte.

   J’ai honte.

   J’ai peur.

   Et en même temps, je m’en veux. Je m’en veux tellement de m’être exposée de cette manière, d’avoir cru que je pouvais être normale, et que, surtout, on pouvait m’accepter comme je suis. » [p. 131]

Ce récit, que je vous recommande, aborde, l’air de rien, bon nombre de blessures de la vie que peuvent rencontrer les jeunes aujourd’hui ; en outre, le cadre de l’action, proche de chez moi, renforce l’impression de réalité. Le tout, saupoudré d’humour et d’émotion.

4 réflexions au sujet de « La lune est à nous, Cindy Van Wilder »

  1. Oui tiens, pourquoi pas ? Un coup de coeur amical c’est pas mal aussi 🙂
    Ce n’est pas le style que j’attendais de Cindy Van Wilder mais j’adore sa plume, ça devrait me plaire 🙂

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