Les sentiers des astres, 1 : Manesh, Stefan Platteau

Présentation. Quelque part dans la forêt de Vyanthryr réside le Roi-Diseur, l’oracle légendaire. Dernier espoir d’une nation ravagée par la guerre civile, le capitaine Rana remonte le fleuve à sa recherche, entraînant dans sa quête une poignée de braves. Personne n’a jamais navigué si loin en amont, à des milles de toute civilisation. Et pourtant, voilà qu’un naufragé dérive à leur rencontre, accroché à une simple branche. Qui est-il, et que lui est-il arrivé ? Lui qui se fait appeler « le Bâtard », est-il un simple humain, ou l’héritier d’un sang plus ancien ? En ces terres du Nord, les géants et les dieux marchent encore sous les arbres. Déjà, la forêt frémit des prémices de leur colère…

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Mon avis. Un univers d’une incroyable richesse…

C’est grâce à Book en Stock et aux éditions J’ai Lu que j’ai eu l’opportunité de lire ce premier tome de la série Les sentiers des astres et ce fut une belle découverte, même si j’ai parfois dérivé moi-même au fil de la lecture…

On y suit deux gabarres sous le commandement de Kalendûn Rana. L’objectif de l’expédition ? Trouver en des contrées lointaines le Roi-Diseur, celui qui, peut-être, réussira à mettre fin à une guerre civile qui s’éternise. C’est au cours de leur périple qu’un « certain jour de printemps, le Vieux fleuve s’avise d'[e nous] offrir un présent. Aux premières brumes matinales, il charrie dans ses doigts glacés un homme aux jambes brisées qui dérive, fiévreux, sur un entrelacs de branches au milieu du courant. » [p. 9 – 10]

Cette « rencontre » ouvre le récit qui vogue à travers deux points de vue : celui de Fintan Calathynn, barde de l’expédition, bientôt chargé de (tâcher de) remettre sur pied l’inconnu du fleuve avant/afin de lui tirer les vers du nez car il ne faut nullement oublier le conflit en cours. L’autre conteur, c’est l’inconnu lui-même, surnommé le Bâtard. Le livre alterne la narration de l’expédition prise en charge par Calathynn et l’histoire du Bâtard qui semble s’étirer inexplicablement : si le barde se retrouve pris dans les filets de la parole du « miraculé », il n’en va pas de même pour le commandant dont le pragmatisme demeure bel et bien présent.

Le lecteur suit le cours du fleuve en même temps que les embarcations, sans hâte aucune, englué dans l’atmosphère mystérieuse de la forêt qui embrume les sens…

Je suis entrée d’emblée dans ce récit d’une densité rare, luxuriant de mythologie et légendes, mêlant habilement fascination et appréhension, entre, par exemple, l’univers flamboyant (!) des êtres solaires, intimement lié au Bâtard – Manesh – , et les « longues cohortes de pourceaux » de la Harde noire qui dévastent tout sur leur passage.

Je dois cependant reconnaître qu’il m’est arrivé de m’égarer au sein des épisodes longuement relatés par Manesh – notamment la recherche du Semeur de feu – et cela, malgré l’écriture superbement travaillée…

    « Ainsi débute mon chant : par l’éveil du fleuve à la fissure de l’hiver. Des morceaux de glace se détachent de ses berges, ses flots se gonflent du produit de la fonte, sa panse s’arrondit et devient navigable.  Et, tandis qu’il chevauche le Nord, la forêt tout entière reprend vie. Des ombres muettes se préparent à ranimer leurs vieilles chasses, les esprits prisonniers de la terre gelée s’en échappent en sifflant pour sinuer le long des racines. » [p. 9]

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