L’Outsider, Stephen King

Présentation. PARFOIS, LE MAL PREND LE VISAGE DU BIEN.

   Le corps martyrisé d’un garçon de onze ans est retrouvé dans le parc de Flint City. Témoins et empreintes digitales désignent aussitôt le coupable : Terry Maitland, l’un des habitants les plus respectés de la ville, entraîneur de l’équipe locale de baseball, professeur d’anglais, marié et père de deux fillettes. Et les résultats des analyses ADN ne laissent aucune place au doute.

   Pourtant, malgré l’évidence, Terry Maitland affirme qu’il est innocent.

   Et si c’était vrai ?

Couverture L'Outsider

Mon avis. Un bon cru du King…

Le récit commence par l’interpellation de Terry Maitland en plein match de baseball, devant les spectateurs. Si l’inspecteur Ralph Anderson a décidé de procéder de la sorte, c’est parce que le crime dont on accuse l’entraîneur des Golden Dragons de Flint City est atroce : Frankie Peterson, un gamin de onze ans, a été violé avec une branche avant d’être égorgé.

   « Il vous reste une chance d’échapper à la piqûre, Terry. Pas énorme, mais elle existe. Je vous encourage à la saisir. Laissez tomber votre baratin et avouez. Faites-le pour Fred et Arlene Peterson, qui ont perdu leur fils de la pire façon que l’on puisse imaginer. Vous vous sentirez mieux. […]

   Il n’y a rien à avouer. Je n’ai pas tué Frankie Peterson. Jamais je ne ferais du mal à un enfant.  Vous vous trompez de coupable. » [p. 103 – 104]

Tous les témoins interrogés sont formels : l’enfant a été vu en compagnie de l’entraîneur. En outre, les empreintes et l’ADN sont renvoient aussi à Maitland. Même si Anderson « espérait qu’ils n’allaient pas trop vite en besogne » et même s’il « reste quelques trucs qui ne collent pas à vérifier. » [p. 19] Mais la science a parlé. Et la science est infaillible. La science est infaillible, n’est-ce pas ?

Le récit progresse avec l’inculpation effective de Maitland que l’on pressent innocent mais que tout accuse ; les choses vont s’accélérer et prendre un tournant inattendu, mais chut… il serait malvenu de trop en dévoiler…

   « Ralph était perplexe, toutes ces contradictions le rendaient fou. » [p. 187]

J’ai beaucoup aimé ce thriller mâtiné de fantastique ; en outre, les personnages sont nuancés : je pense entre autres à Anderson contraint de briser les codes qui ont régi sa vie jusque-là. Une pensée particulière pour Holly que je ne connaissais pas puisque je n’ai pas lu la trilogie de Mr. Mercedes. Je m’y plongerais bien pour retrouver ce personnage particulièrement attachant.

   « Je partirai à dix heures, déclara-t-elle. Non, neuf heures et demie plutôt, pour être sûre. » Et pour être encore plus sûre, elle utilisa son application Waze afin d’établir un itinéraire de rechange, au cas où. » [p. 305]

   « Holly se rendit à l’aéroport de Dayton. Bien que légèrement en retard, elle résista à l’envie de dépasser la vitesse autorisée. S’il y avait des lois, ce n’était pas pour rien. » [p. 372]

Comme toujours, King arrive à donner une réelle consistance aux personnalités et aux atmosphères par d’infimes détails, par exemples les réflexions – inutiles – des témoins interrogés ou la description peu ragoûtante de Jack Hoskins, policier aigri, dont l’odeur finit par assaillir les narines du lecteur…

Traduction (USA) : Jean Esch.

Titre VO : The Outsider (2018).

Une réflexion au sujet de « L’Outsider, Stephen King »

  1. Je n’ai pas encore lu tellement de romans de King, c’est dû au nombre de pages. Il me fait souvent hésiter avec ses gros sabots. Sinon, j’aime bien ses écrits avec un gros coup de coeur pour « La ligne verte ».
    Bonne soirée.

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