D’origine inconnue, Linwood Barclay

Présentation. Le millionnaire Miles Cookson a tout ce dont il peut rêver. Tout, sauf du temps. Atteint d’une maladie incurable, il doit rapidement mettre à jour son testament. Officiellement, Miles n’a pas de descendance. Sauf que, quelque vingt ans plus tôt, il a vendu son sperme pour financer ses études. Il est le père biologique de neuf enfants, qu’il est déterminé à rencontrer avant de mourir. Première sur la liste, Chloé, vingt-deux ans, trop heureuse de faire la connaissance de ce géniteur. Alors qu’ils se mettent tous deux en quête de ses frères et sœurs, l’euphorie laisse place à l’inquiétude : ils sont introuvables. Plus étrange encore, leurs domiciles sont vides, nettoyés de toute trace de leurs propriétaires…

Mon avis. Excellent ! Des quelques romans de Linwood Barclay lus, celui-ci est incontestablement celui que j’ai le plus apprécié. Impossible de le lâcher une fois commencé…

Le prologue se centre sur Todd Cox, arnaqueur à la petite semaine qui vit seul dans un mobile-home. Il y reçoit la visite de deux censément « inspecteurs », qui sont en réalité des « exécuteurs-nettoyeurs » et feront le travail pour lequel ils ont été rémunérés. Parfaitement. Ou presque.

« – Ça ne devrait pas être long, et vous ne devriez pas rien sentir, expliqua Rhys avec un soupçon de compassion dans la voix. Tout sera bientôt fini. […]

Todd n’était pas encore mort, mais il n’y avait plus assez de vie en lui pour qu’il leur facilite la tâche. Rhys passa les mains sous les bras du jeune homme et le traîna sur le dessus du sac, releva les côtés et les rabattit sur lui, puis entreprit de zipper le sac, en commençant par les pieds.

Il marqua un temps d’arrêt avant de fermer le sac sur le visage de Todd et observa son expression hébétée à l’approche de la mort.

– C’est toujours la partie intéressante, fit-il remarquer. Le moment du décès.

Il ferma le sac. De l’intérieur parvint un mot étouffé de Todd : « Noir ».

– Combien de temps encore ? demanda Kendra.

– Une minute max, répondit Rhys avec un haussement d’épaules. » [p. 17 – 18]

Le récit se poursuit avec un flashback au cours duquel on découvre Miles Cookson, 42 ans, à la tête d’une boîte d’informatique qui cartonne, sportif, au moment où il apprend qu’il est atteint de la maladie de Huntington. Incurable. Sans traitement.

« – On est impuissants, dit Alexandra. La maladie de Huntington… c’est comme si on prenait Alzheimer, Charcot et Parkinson et qu’on les mettait dans un mixer. Vos symptômes se rapprochent beaucoup de ces trois-là.

– En pire.

Elle ne réagit pas. » [p. 27]

Apparaît également la jeune Chloé, un des enfants conçus grâce au sperme vendu par Miles Cookson bien des années plus tôt pour financer ses études. Une jeune femme débrouillarde, au demeurant très sympathique et attachante.

Un autre personnage joue un rôle prépondérant dans le roman, même si on ne le comprendra que bien plus tard : Jeremy Pritkin, homme d’affaires véreux qui navigue dans les hautes sphères et voue un intérêt certain aux (très) jeunes filles. Une crapule finie, richissime, dont l’argent a toujours tout acheté.

« S’il y avait une adresse où faire la fête, c’était bien chez lui. Cela pouvait se comprendre, s’agissant d’un bien évalué à soixante millions de dollars quand il l’avait acheté quatre ans auparavant. S’y côtoyaient des stars de cinéma, des lauréats des Grammy Awards, des candidats malheureux à la présidence, un ancien gouverneur, un avocat célèbre qui dispensait son expertise sur CNN, Fox ou MSNBC, presque chaque soir, un compositeur qu’on invitait encore dans les dîners en ville grâce au Tony Award qu’il avait remporté quinze ans auparavant, et même un cheikh d’un des Émirats, vêtu non pas de sa traditionnelle gandoura blanche, mais d’un jean à mille dollars et d’une chemise en soie dont les trois premiers boutons étaient défaits. » [p. 71 – 72]

Un récit haletant, qui entraîne le lecteur tous azimuts, le ballottant d’une page à l’autre au gré des pistes menant aux descendants de Cookson alors que ceux-ci semblent disparaître sans laisser de traces…

Traduction (anglais Canada) : Renaud Morin.

Titre VO : Find you first (2021).

Un grand merci aux éditions J’ai Lu pour ce SP.

5 réflexions au sujet de « D’origine inconnue, Linwood Barclay »

  1. Un auteur dont j’ai déjà lu et apprécié trois ou quatre romans…… et ton billet me donne très envie de me plonger dans celui-là… Hop, je le mets dans ma liseuse …. 😄

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