Le faire ou mourir, Claire-Lise Marguier

Présentation. Vus de l’extérieur, ils faisaient plutôt peur, ceux de la bande à Samy, avec leurs coupes de cheveux étranges, leurs vêtements noirs, leurs piercings… Mais le jour où les skateurs s’en sont pris au nouveau du collège, Dam, avec son physique de frite molle, c’est Samy qui s’est interposé et lui a sauvé la mise. Et c’est comme ça qu’ils se sont rencontrés, et que l’histoire a commencé. Samy a essuyé le sang qui coulait de la tempe de Dam, avec sa manche noire.
C’était la première fois que quelqu’un le touchait avec autant de douceur…

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Mon avis. Une claque. Un coup de poing. Un récit lu en apnée, tellement le propos prend aux tripes. C’est le billet de Cajou qui m’a convaincue de me le procurer car même si j’avais bien sûr lu des billets (très) élogieux sur le roman, je n’étais pas vraiment décidée en raison du titre qui me « dérangeait ».

Ce texte se lit d’une traite malgré/grâce à l’absence de paragraphes ; le lecteur plonge dans le quotidien dépourvu d’affection  – on ne parle même pas d’amour – de Dam : un père dictateur qui ne supporte pas son fils, trop sensible selon lui, trop peu « viril » ; une mère effacée derrière son mari ; une sœur aînée en faculté qui non seulement reçoit (curieusement) tous les honneurs, mais en plus semble prendre, elle aussi, beaucoup de plaisir (…) à « en rajouter une couche » pour enfoncer son frère dans le rôle de souffre-douleur.

Au lycée, Dam est également victime de brimades, persécutions, coups. L’adolescent subit en silence. Un silence qui enfle, une bulle de douleur qui gonfle, à l’image de la souffrance ressentie.  Lui-même marque d’ailleurs ce mal-être dans sa chair.

  « Il y a le ciel au-dessus de moi, mais je le vois pas. Moi j’ai toujours vu que ce qui est sombre, ce qui est noir et effrayant, les monstres sous le lit, les fantômes dans le placard, la mort à l’angle de la rue. » [p. 11]

 

C’est alors que survient Samy, un élève de terminale, qui apprend à Dam le sens de l’amitié, la tendresse, l’amour. Une relation qui apporte des couleurs dans l’existence de Dam mais rend plus difficile à supporter le temps passé loin de Samuel.

  « Il s’est penché sur mes lèvres et les a embrassées. Longtemps, doucement, jusqu’à ce que ça fasse naître une sorte de fièvre en moi, et que je sois obligé de me dégager tellement ça devenait insupportable d’être bon. Ça me foutait la trouille. T’as la trouille, Dam, a dit Samy. Il dit toujours ça, et il a raison. » [p. 33]

 

Deux épilogues sont alors proposés au lecteur. Personnellement, j’ai trouvé que le premier s’inscrivait tout à fait dans la lignée du récit ; Dam est tellement sous pression que la situation ne peut perdurer. Alors, même si voir inscrites les choses noir sur blanc est un choc, il était pressenti et s’inscrivait en filigrane des mots/maux si éprouvants. À tel point que je me demandais ce qu’allait bien pouvoir apporter une fin alternative.

J’ai alors fait une pause avant de la découvrir. Et je ne fus pas déçue. Et si…

 

Ce livre entre dans le challenge « Haut en couleurs » (rouge).

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