Passé déterré, Clément Bouhélier

Présentation de l’éditeur. Quelque part dans la campagne autour de Vernay, un car scolaire conduit par un chauffeur saoul s’écrase dans le fossé. Sept enfants périssent dans l’accident.

Six ans plus tard, lorsque l’ancien conducteur du car est retrouvé assassiné chez lui, les souvenirs se réveillent. Marquée par la disparition de son fils, Estelle Baupin est aspirée dans le tourbillon de l’enquête. Elle comprend rapidement que des forces mystérieuses œuvrent dans l’ombre, bien décidées à faire payer les responsables du drame.

Alors que les morts se multiplient, Estelle sait que pour les arrêter, elle doit découvrir le lourd secret qui pèse sur Vernay. Et faire face à son propre passé.

Passedeterré

Mon avis. Un « bon » moment fantastico-terrifiant…

Le prologue donne d’emblée le ton : une créature s’amuse avec sa proie avant la mise à mort. La victime sait que ses minutes sont comptées :

     « Tu es le lapin et je suis le loup. Sauve-toi avant que je t’attrape. Sauve-toi vite.

    Mais il n’est plus capable d’aller vite. La créature a brisé plusieurs de ses os. Chaque mouvement est un supplice. Il parvient à poser le pied sur la première marche de l’escalier. Mais il sait qu’il n’ira pas plus loin.  Derrière lui, le feulement vient de retentir. » [p. 8]

     La victime a juste le temps de voir se dérouler le drame qui s’est déroulé six ans auparavant « grâce » à la morsure infligée par la créature.  Avant de tirer sa révérence.

C’est dans la région de Vernay que se produisent d’horribles meurtres, plus sanguinolents les uns que les autres. La première victime n’est autre que le chauffeur du car scolaire qui, six ans auparavant, a causé la mort de neuf personnes en raison de son ébriété. Or les meurtres semblent avoir un rapport avec ce drame qui a marqué pour toujours les habitants. Les forces de l’ordre sont sur les dents (!) mais le nombre de victimes augmente, quoi que les gendarmes entreprennent.

    « Rien, à côté de ce que la créature aux yeux rouges pouvait lui faire endurer. Elle se pencha sur lui, avide. Tout juste sorti de sa transe, Thierry Sévenin eut une longue minute pour expérimenter ce qu’était réellement la douleur. La mort fut une délivrance, sans aucune contestation possible. » [p. 78]

Le récit suit bon nombre des protagonistes qui, de près ou de loin, ont un lien avec l’accident passé, avec un focus particulier sur certains d’entre eux : Estelle, la maman de Thomas, et Alexandre, papa de Victor, deux des enfants ayant trouvé la mort dans le drame de la route ; Noël, un des frères du conducteur éméché, est également mis en évidence. Tous tentent de comprendre… l’incompréhensible.

Chaque personnage soulève un coin du voile, permettant ainsi au lecteur d’entrevoir le puzzle qui se construit pièce par pièce : le passé paraît bel et bien déterré (!).

L’atmosphère pesante joue un rôle important dans le roman ; le lecteur ressent, aux côtés des personnages, une torpeur qui englue les habitants, les empêchant de réagir, alors que la Mort continue son (grand) œuvre…

    « « Les gens n’étaient pas vraiment apeurés. C’était plutôt comme si quelque chose se passait… quelque chose qu’ils attendaient, et qui arrivait enfin. »  Ceux qui furent interrogés par leur hiérarchie, plusieurs semaines plus tard, employèrent presque tous le même mot : Torpeur. […]

     Quelque chose allait se passer. Quelque chose allait se régler. La tête hurlait de partir, mais autre chose intimait de rester. » [p. 153 – 154]

Merci à Book en stock et aux Éditions Critic pour ce partenariat.  Vous pouvez découvrir l’auteur et lui poser vos questions ici durant ce mois d’octobre.

Ce titre entre dans le challenge de La Licorne, 5.

Licorne5

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