La trilogie des ombres – 1 : Sa majesté des ombres, Ghislain Gilberti

Présentation. Un cartel d’un nouveau genre, invisible et sans pitié.

Une drogue d’une pureté inédite.

Un réseau de dealers sous pression, déployé à travers l’Europe et isolé de la tête de l’organisation. Quand ils sont arrêtés, ils se révèlent incapables de livrer le moindre indice sur leur commanditaire. Si leurs cadavres ne jonchent pas déjà le pavé…

Pour faire face à ces méthodes d’un genre sans précédent, on fait appel à une légende de la police judiciaire aux dons de mentaliste : Cécile Sanchez.

Mon avis. Un « tourne-pages » diablement efficace !

Une brique de 700 pages lue en 3 jours, cela ne m’était plus arrivé depuis des lustres.

Outre le prologue et l’épilogue – qui appelle le tome 2 – le récit se divise en 4 parties : Genèse relate des événements survenus en 2003 en Alsace, à savoir une enquête difficile relative à un groupe de trafiquants de drogues extrêmement organisé qui ne laisse rien au hasard et élimine sans état d’âme pourvoyeurs et revendeurs dès lors qu’ils sont dans le viseur de la police. Et cela, sans laisser de traces susceptibles de remonter à la/aux tête(s) pensante(s). Des fantômes, des ombres à proprement parler…

Focus sur Michel Grux, lieutenant au commissariat central de Mulhouse, aux méthodes musclées et peu orthodoxes. Le « Chacal ». Il est décidé à tout mettre en œuvre pour enfin faire tomber le réseau, absolument tout. Un personnage ni tout blanc ni tout noir, une espèce d’Inspecteur Harry à la française, qui choque profondément. Et pourtant, au fur et à mesure que l’on découvre les atrocités commises par ces « ombres », on comprend la rage qui l’anime. Paroxysme de violence : ce que l’on a appelé l’affaire de la Villa Venezia, clôturée de manière expéditive car « il faut » parfois s’efforcer d’enfouir le plus profondément possible certaines choses…

« Christophe vient de sortir du bureau du magistrat instructeur qui a annoncé la clôture de l’enquête. […]

Et à présent, dans la salle de bain, après une toilette rapide, l’absorption de deux comprimés de Lexomil, il s’apprête à aller se coucher, en espérant que ses cauchemars récurrents cessent avec la fermeture de ce foutu dossier. Il compte sur l’oubli et sur le temps, il prie intérieurement pour que le calvaire cesse, effacer ces images, ces flammes et tout ce sang et reprendre sa vie en main.

Il finit par s’effondrer comme une masse, plongé dans un sommeil chimique profond. Mais dans cette chute intérieure, la Villa Venezia est là. Elle l’attend, intacte. Et une armée d’ombres survivantes se presse entre ses murs blancs, tachés du sang de ses collègues. Nouveaux cauchemars, l’horreur des nuits agitées. Le prolongement du calvaire. » [p. 162 – 163]

Bond dans le temps avec Exode : nous nous retrouvons en 2010 en compagnie de Cécile Sanchez, spécialisée en criminologie, membre de l’Office central pour la répression des violences aux personnes (OCRVP). Elle débarque à Strasbourg avec son expertise et sa science et découvre vite que l’enquête qui l’a conduite là semble avoir un lien avec les événements survenus sept ans auparavant, quoi qu’en dise le commissaire Frietblatt, un « connard de première »…

« L’homme se met à la toiser, affichant un sourire qui mêle irritation et ironie. Il ne supporte pas d’être contredit, montre son ressentiment sans chercher à l’atténuer. » [p. 269]

J’ai beaucoup aimé ce roman, tant pour le personnages – Sanchez et les personnages féminins sortent souvent du lot – que pour l’intrigue qui ne laisse rien au hasard. Aucune complaisance à l’horizon dans le chef des têtes pensantes de Borderline : c’est le cœur serré que l’on assiste à la mort de certain(e)s.

Chose qui m’arrive très rarement : la dernière page tournée, j’ai enchaîné avec le tome 2, Les Anges de Babylone.

Un grand merci aux éditions J’ai Lu pour ce SP.

2 réflexions au sujet de « La trilogie des ombres – 1 : Sa majesté des ombres, Ghislain Gilberti »

  1. Je ne connais pas, mais tu m’as convaincu. Je note les deux. Le risque, c’est de découvrir un nouvel auteur et de vouloir continuer à le suivre.
    Je viens de découvrir, par hasard, Raymond Khouri et je suis déjà accro.

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