La dernière geste, troisième chant : Ordalie, Morgan of Glencoe

Présentation. Vingt mois ont passé depuis l’arrivée de Yuri en Keltia et le couronnement de Louis-Philippe en France. La tension n’a cessé de monter entre les deux pays, malgré les tentatives des Ambassadeurs japonais et ottomans pour calmer les velléités belliqueuses du jeune Roi d’un côté et la punition commerciale des Keltiens de l’autre. Lorsque la situation dérape, Yuri réalise qu’elle est la seule à pouvoir, peut-être, éviter au monde de basculer dans la guerre. Reste à savoir si elle est prête à en payer le prix.

Mon avis. De nouveau du bonheur

Heureuse de retrouver les personnages de cette saga et quelle chance, le livre commence par un résumé détaillé des événements qui ont précédé ce troisième chant, suite des Premier et Deuxième chants.

Le torchon brûle entre la France que le jeune roi Louis-Philippe aimerait étendre et Keltia où se sont réfugiés entre autres Yuri, les Rats ayant survécu au massacre ordonné par le roi français, ainsi que Gabriëlle, reine de France censément décédée… Entre les deux clans, le Sultanat ottoman et l’Empire japonais dont les ambassadeurs, Abbas et Ryûzaki, tâchent de jouer les intercesseurs avant que ne soit atteint le point de non-retour.

Ce tome, à la formulation toujours aussi soignée – un régal -, se centre sur les multiples manœuvres entreprises par Yuri, au nom de Keltia, afin d’éviter un conflit destructeur pour tous. La jeune femme est contrainte de jouer les équilibristes, constamment sur ses gardes, afin de déjouer les pièges tendus, par devers Louis-Philippe, par la machiavélique Aliénor de Fontainebleau-d’Armentières, et soutenue en « sous-marin », dans une certaine mesure, par les ambassadeurs évoqués ci-dessus.

D’autres personnages, particulièrement touchants, ont retenu mon attention : Roussette, Gavroche au féminin, contrainte prématurément de laisser derrière elle son enfance, ainsi que le jeune couple Pyro Saint-Elme, le Feu-follet, et Loardan Kleier, Rêvedragon et escrimeuse émérite malgré son jeune âge.

« Tous les adultes ne se ressemblaient pas. Ce constat tiraillait le cerveau de Roussette depuis déjà un bon moment, alors qu’elle trottinait pour rentrer chez Philémon. Elle en venait à faire, dans sa tête, des catégories d’adultes. La première, et de loin la plus grande selon ses douze ans d’expérience, était constituée de saligauds. Des comme ses parents, qui l’avaient vendue au Galeux, un autre de la même catégorie, ou comme la grognasse qui avait menacé de la balancer, ou Tête-de-Fouine et son copain, ou ceux qui avaient kidnappé les autres gosses de sa bande, ou les geôliers de la Bastille, qui s’amusaient à la faire tomber quand elle vidait les seaux des prisonniers. La deuxième, plus rare, regroupait les gentils qui la prenaient pour un bébé. Dedans, bien sûr, Philémon et Marguerite tenaient la place la plus évidente, mais aussi le sergent Fleuri qui l’avait relevée et lui avait rendu son pain. Ces adultes-là, peut-être qu’ils vendaient pas leurs moutards à la maltouze. En tout cas, l’Hercule de foire et sa vieille mère semblaient de bonne foi, depuis qu’elle vivait avec eux. » [p. 153]

« Un jour, Keltia aura besoin de toi.

Ce jour-là, elle se l’était bien promis : elle serait prête. » [p. 302]

La fin de ce tome décoche au lecteur un uppercut. Sonnée, j’ai été. C’est là que je me suis rendu compte que cet opus n’était pas le dernier… Vivement la suite donc…

Un grand merci aux éditions ActuSf pour ce partenariat.

Ce roman entre dans le Challenge Un genre par mois (Fantasy ou Aventure pour janvier).

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